mardi 24 janvier 2012

Business

La gestion de l’après-carrière pour les sportifs de haut niveau : une question cruciale ?

Selon certains psychologues, l’après-carrière est souvent perçue par les athlètes de haut niveau comme une « première mort ». En effet, après avoir passé la première partie de leur vie sous les feux des projecteurs, les sportifs doivent apprendre à trouver de nouveaux défis, parfois loin de l’agitation médiatique.

Alors que nous retrouvons de nombreux anciens footballeurs de « France 98 » à la télévision en tant que consultants sportifs (Dugarry, Lizarazu, Petit…) ou bien à des postes d’entraîneur et de sélectionneur (Deschamps et Blanc), pour beaucoup d’autres la reconversion semble moins évidente. D’autant plus qu’une carrière de haut niveau dure, dans la plupart des cas, entre 10 et 15 ans, et ainsi les sportifs (hormis peut-être les « Top players » de chaque sport) se retrouvent dans l’obligation financière de renouer avec une activité pour pouvoir subvenir à leurs besoins futurs...


Dans la majorité des cas, pour se hisser au sommet, les athlètes de haut niveau ont du faire preuve d’une implication totale et cela depuis leur plus jeune âge. Bien que la scolarité soit une des composantes de leur processus de formation, dans leur esprit, la seule chose qui semble compter reste le développement sportif et l’amélioration des performances. De ce fait, leurs bagages culturel et scolaire demeurent bien souvent trop maigres pour développer des projets professionnels après leur carrière. Cet arrêt signifie donc pour de nombreux sportifs, un retour à zéro, toujours délicat à appréhender et à gérer.

Il semble donc aujourd’hui essentiel pour les athlètes de se préparer à ce que l’on pourrait appeler le « sport blues » et d’envisager le développement de projets annexes pendant leur carrière, en relation ou non avec leur activité de prédilection.

C’est par exemple le cas du footballeur Nicolas Dieuze qui, tout en parcourant les pelouses de Toulouse, de Bastia, du Havre et de Grenoble, a développé plusieurs projets de reconversion dont un complexe de foot à 5 « Le Bonitofoot » dans la banlieue toulousaine. Aujourd’hui en fin de carrière, il n’aura sans doute aucune difficulté à faire « le grand saut » et à se plonger dans une nouvelle vie, riche en projet et en défis.

Par ailleurs, outre l’aspect strictement financier, il semble important pour chaque athlète, selon une étude réalisée par l’entreprise italienne LGS Sportlab, d’avoir d’autres sources de motivation et de préoccupation que celles purement sportives. En effet, cela s’explique par le fait qu’en diversifiant ses sources de motivation, un sportif peut mieux surmonter psychologiquement un coup dur pendant sa carrière comme une grave blessure ou de moins bonnes prestations.

Pour l’instant, cette question demeure figée à la volonté et à la motivation de chaque sportif, mais peut-être serait-il intéressant de mettre en place des programmes de formation (scolaire et/ou professionnelle) au sein des clubs ou bien de manière privée, afin de faire prendre conscience aux athlètes de l’importance de préparer leur après-carrière.

Il est à noter que de grandes entreprises se sont penchées sur la question et il ne serait pas impossible d’assister prochainement à la création de ce type de programmes spécifiques aux sportifs de haut de niveau.

Et vous, pensez-vous que la gestion de l’après-carrière soit un sujet à ne pas négliger pour un athlète de haut niveau ?

J-B C

4 commentaires:

  1. Je pense que c'est même fondamental pour eux de préparer leur après-carrière parce que quoi de plus triste pour une personne que de ne plus avoir aucun objectif professionnel à 35 ans!!!
    Sportifs de haut niveau, remuez-vous et pensez un peu plus loin que le bout de votre carrière

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  2. Ils ont en général suffisamment d'argent pour se la couler douce au soleil !

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  3. Tu dois surement penser aux footballeurs et dans ce cas je suis d'accord avec toi. Seulement, un sportif de haut niveau peut être aussi un handballeur, un rugbyman...Or, quand tu considères que la moyenne des salaires du top 14 (un des meilleurs championnats au monde) est d'environ 8000 euros mensuels (ce qui est deja un excellent salaire!!!), je ne pense pas que cela soit suffisant pour pouvoir ne plus travailler et se la couler douce au soleil le restant de sa vie

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  4. Article très bien écrit et très pertinent ! Bravo à son auteur

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